Tête du Parmelan, par le Petit Montoir depuis l’Anglettaz

le châlet de l'Anglettaz et le lac Léman

le châlet de l’Anglettaz et le lac Léman

nous avons enfin pu profiter d’un des rares week ends de beau temps que nous offre cet été. Malgré le léger vent au sommet, nous en avons bien profité avec une vue toujours aussi magnifique depuis le sommet, que ce soit du côté d’Annecy que du côté du Mont Blanc. Premier Parmelan de la saison donc, mais aussi et surtout premier Parmelan à pied pour Salomé, du début à la fin!

=> la sortie sur Montagnes d’Annecy

Col de Chamoussière, Grand Raid du Queyras

Raph dans la montée vers le lac Souliers

Raph dans la montée vers le lac Souliers

une fois n’est pas coutume, j’ai délaissé mon short et mes baskets pour un jeans et des chaussures normales pour accompagner Raph et Vincent tout le long de ce Grand Raid du Queyras. La veille du départ, j’apprécie grandement ce nouveau rôle au moment du repas en songeant que le lendemain je n’aurai pas 132km à me farcir même si je vais devoir me lever aux aurores…

Nous nous levons donc à 3h pour être au départ à 4h. Nous partons du gîte à 3h45, mais au bout de 2min, avec un calme olympien Vincent me fait remarquer qu’il a oublié son dossard… A près un demi-tour pour le récupérer et nous arrivons au départ à Aiguilles à 3h59… A peine le temps de se faire badger que le départ est donné! Bizarre pour moi ne pas prendre le départ, mais en même temps bien content de ne par partir: 132km c’est quand même long!

Première mission pour moi, aller au prochain point de passage. Mais… c’est où au fait?! Première leçon quand on suit quelqu’un: connaître le parcours comme si tu allais courir! Heureusement j’avais imprimé la veille la carte globale du parcours. Le prochain point de passage est donc à Abriès, presqu’au fond de la vallée. Une fois arrivé à Abriès, il n’y a pas grand monde (normal à 4h15 du mat!) et du coup, une question s’impose: mais où passent les coureurs ? Deuxième leçon: prendre avec soit les cartes TOP25 qui couvrent le parcours. Après un petit tour en voiture je vois enfin du monde à un croisement de routes: le trail va passer là. Je n’aurais que 10min à attendre pour voir passer les 1ers, 2min de plus pour voir Raph en forme, 1min de plus pour voir Vincent qui est aussi assez bien.

Direction maintenant le prochain point de passage à La Monta qui est aussi le premier ravit . Cette fois-ci, je n’ai aucun mal à trouver le ravito. Par contre, d’après les estimations, les 1er coureurs devraient passer dans un peu plus d’1h… Un petit somme ne ferait pas de mal. Je baisse les sièges arrières de la voiture et m’allonge, et là 3ème leçon: quand tu pars tôt le matin, prends de quoi dormir au chaud, comme un duvet par exemple… Il est 6h20 quand Raph arrive au ravito en 7ème position. Il va bien, tranquille. La traversée de la Crête de Gilly était magnifique avec vue sur le Viso. Effectivement vu d’en bas, ça fait envie. Raph pense attendre Vincent mais je lui conseille d’avancer, histoire de ne pas prendre froid. Il repart donc et Vincent finit par arriver 10min plus tard. ça va aussi pour lui et je lui indique que Raph n’est pas loin devant. Un petit coca et il repart. Il est temps maintenant pour moi de rejoindre le col Agnel. J’en profite pour passer au gîte à Moline sur la route du col pour voir que toute la petite famille est debout. Et aussi pour récupérer le portable de Raph: entre le dossard de Vincent et le portable de Raph, nos 2 compères avaient bien la tête en l’air ce matin…

Arrivé sous le col Agnel, comme pour Abriès, je recherche le point de passage. Il y a déjà un peu de monde et on voit du balisage: je n’aurais pas à tourner beaucoup. Je rejoins sur le parcours 2 ou 3 suiveurs comme moi et papote un peu. Le parcours a été modifié suite à un passage enneigé pour le rejoindre le col de Chamoussière. On s’accorde à dire que cela n’avait pas l’air de présenter énormément de risque, et que s’ils ne passent pas là cette année, sauf à modifier les dates, jamais le trail ne pourra passer par là. Mais quoiqu’il en soit, la sécurité avant tout. Je finis par remonter un peu en direction des coureurs. J’en profite pour croiser quelques marmottes et fini par arriver au niveau d’un superbe point de vue sur le Pain de Sucre d’un côté et le Pic de Château Renard de l’autre: ce sera parfait pour prendre des photos. Raph arrive 10-15min plus tard, toujours en 7ème position. Je lui indique que les 5ème et 6ème ne sont vraiment pas loin devant, mais il n’en a cure, il préfère prendre des photos. Et il a bien raison, le paysage vaut le coup! Vincent arrive 2min après, Raph n’est donc pas loin, il devrait le rattraper assez vite. Maintenant il est de nouveau temps pour moi de récupérer la voiture et d’aller au prochain point de passage, à Saint Véran. Je ne dois pas traîner, le parcours ayant été modifié, il ne faudra pas beaucoup de temps pour les coureurs pour rejoindre ce ravito.

Effectivement lorsque j’arrive à Saint-Véran, les 3 premiers sont déjà passés. Comme pour le col Agnel, je remonte le chemin jusqu’à retrouver Raph. Ils sont maintenant 2 et papottent tranquillement. Et oui, même les premiers prennent le temps de papoter… Au ravito, Raph est vraiment bien, prend son temps et pense qu’il est parti trop vite. J’informe Sandrine mais en retour je me fais un petit peu engueuler « Oui il va trop vite! C’est un ultra, il a oublié ce que c’est! ». Ok ok… La météo devrait aller en se dégradant; Raph repart avec des affaires de pluie dans le sac: on est loin du micro sac qui fait 2kg! Vincent ne devrait maintenant plus tarder mais le temps avance et toujours pas de Vincent à l’horizon. Il finit par arriver 20 bonnes minutes plus tard: il n’est pas bien, mal au ventre et marche depuis un moment. Il décide de s’allonger et repart finalement 20min après avec peu d’espoir d’aller au bout: « on va au moins essayer d’aller à Guillestre ». Le prochain point de passage et ravito est à Ceillac. Je n’ai pas prévu d’y passer afin de récupérer la famille au gîte pour aller ensuite à Guillestre, à mi parcours du trail.

Raph arrive à Guillestre à 15h10, toujours 7ème. L’étape précédente a été bien usante, les écarts en tête de course sont faits maintenant. Il souhaitait à la base faire une sieste de 10min (avec autorisation écrite par SMS de Sandrine) mais malheureusement pas de lit. Je demande à Raph ce qu’il veut à manger, à boire, quelles affaires, … Ceci me vaut un gentil chambrage des bénévoles du ravito « Pas bien efficace ce ravitailleur! », surtout quand en plus je me loupe et met la gourde de Raph à l’envers dans son sac… Il va falloir réviser quelques automatismes…. Il repart 15min plus tard, mais avec un petit peu d’inquiétude. En effet, la suite est LE plat de résistance de ce trail: le col de Furfande et sa longue montée de presque 20km… D’autant plus que très vite il se met à pleuvoir fort: qu’est-ce qu’on est bien dans sa voiture alors qu’il pleut dehors… Vincent arrive 3h plus tard, malheureusement il n’a plus l’envie de continuer: le ventre ne s’est pas remis et vu ce qui l’attend ensuite avec la nuit, c’est sans aucun doute une très sage décision. Nous remontons tous au gîte puis je repars seul en direction d’Arvieux, le prochain ravito de la course.

Raph arrive au ravito d’Arvieux à 20h. Il me paraît bien mais a eu un gros coup de moins bien pour monter à Furfande. Des coureurs le précédant sont encore au ravito. Le contraste est assez saisissant entre ces coureurs qui commencent à être atteint (un d’ailleurs abandonnera au ravito) et Raph qui semble encore en très bonne forme. Il prend le temps de bien s’alimenter et les bénévoles sont vraiment au petit soin pour servir les coureurs. Seul hic il n’a plus d’affaire sèche. Quatrième leçon: quand on te donne des vêtemens humides au ravito, ne pas les mettre en boule au fond d’un sac mais essayer de les faire sécher… Heureusement ce qu’il a sur lui fera l’affaire. Les parents de Raph, Sandrine, Vincent et même JL a Paris me demandent régulièrement des nouvelles. Raph repart du ravito en 6ème position, le 5ème n’étant pas trop loin. La nuit ne vas pas tarder à tomber et vu son état de forme, il devrait assez rapidement pouvoir rattraper les 3ème et 4ème qui sont ensemble. Une certaine euphorie s’empare de moi, mais pas de Raph, il suit son petit bonhomme de chemin

La suite se passe à la Casse Déserte où j’ai prévu de le suivre un peu jusqu’au lac Souliers. Mais avant je m’arrête à Brunissard. Il a déjà rejoint le 5ème. Raph court, le nouveau 6ème marche: une fois de plus le contraste est saisissant. Et les 3ème et 4ème sont 20min devant, cette fois c’est sûr il va les rattraper. J’arrive à la Casse Déserte au même moment où les 3ème et 4ème passent. Il me reste donc 20min pour me préparer. Au bout de 10min, je suis prêt mais le froid étant là, je décide de descendre à la rencontre de Raph. Et au surprise, je n’ai même pas le temps de faire 50m qu’il est déjà là: il a repris 10min en 2km à ses prédécesseurs! J’ai à peine le temps de sortir l’appareil photo qu’il est déjà loin. Moi qui pensait pouvoir le suivre tranquillement, c’est raté, car même après 100km, il court toujours et n’arrête pas de relancer. J’ai le malheur de donner des nouvelles à Sandrine et je me fais littéralement engueuler! « Il avait dit cool, tranquille ». Je n’ose même pas décrocher le téléphone lorsque je vois qu’elle essaie de m’appeler… La nuit commence à tomber et nous apercevons au loin les frontales des 3ème et 4ème. La magie de la nuit s’installe doucement sur le Queyras. Je sens tout de même Raph un peu fatigué qui aimerait bien que le lac arrive vite. Et il arrive assez vite. Voir même trop vite pour moi, j’aurais bien fait un peu plus de chemin… Même si je rallonge un peu en le suivant dans la descente vers Souliers, je dois assez vite le laisser partir dans la nuit qui est maintenant bien installée. Je remonte donc au lac Souliers et croise les bénévoles avec qui je discute un peu. Je leur souhaite bien du courage car la nuit s’annonce rude avec le vent et la pluie qui ne devrait pas tarder à arriver. Je repars vers la voiture et me retrouve donc seul dans une nuit bien noire. Petit moment de solitude et petite pensée pour tous ces trailers qui eux aussi sont dans la nuit et qui en ont pour encore bien plus long que moi.

Je retrouve la voiture, saute dedans et prend la direction d’Aiguilles et donc l’arrivée. L’idée est de rejoindre à pied Raph à partir d’Aiguilles et terminer à ses côtés. Mais cela fait un moment que je suis levé, la fatigue s’installe. Je décide de faire un petit somme (cette fois-ci dans un duvet récupéré au gîte). La pluie commence à tomber. On est si bien au sec… Je recule encore un peu le réveil… Pour finalement me réveiller 5min avant l’arrivée de Raph. La pluie aura eu raison de ma motivation… Raph termine finalement 4ème de ce Grand Raid du Queyras. A l’arrivée, il n’a qu’une envie: rentrer prendre une douche!

Voilà ce Grand Raid qui se termine après une bien belle journée. Au final pour moi bien content de ne pas avoir couru sous ces conditions mais avec quand même une belle envie de revenir avec un short pour faire cette première partie entre Aiguilles et Guillestre. Encore chapeau à Raph, qu’est-ce que ça doit être quand il n’y va pas cool! Et une pensée encore pour tous ces trailers qui ont affronté la pluie et le froid toute la nuit: ils ne seront que 38 à aller au bout sur les 125 partants…

=> la sortie sur Montagnes d’Annecy

Le Semnoz, tour du lac d’Annecy, Maxi Race

Annecy et le lac depuis la gare de l'ancien téléphérique

Annecy et le lac depuis la gare de l’ancien téléphérique

Samedi, 2h50 du mat, voilà ça y est on y est! Dans 10min, une belle journée s’annonce avec la Maxi-Race et le tour du lac d’Annecy par les cîmes. Raph, JL (l’inattendu) et moi sommes avec le dossard, Sandrine et Luc là pour nous encourager. Avec Raph et JL, nous nous dirigeons vers le sas de départ. Désirant éviter de partir à fond comme d’habitude, j’invite JL à ne pas trop s’approcher du début de la file. Quant à Raph « bon, je vous laisse, je vais devant »… ça y est Raph annonce la couleur…

Première partie: Annecy-le-Vieux > Sommet du Semnoz

2 min avant le départ, nous avons droit à un super briefing: « Merci d’être présents. Nous tenions à remercier tous nos partenaires et aussi nos élus. Bon, bah… voilà… On va y aller… ». Ok… 3h, c’est parti! Enfin… devant, c’est parti… Pour JL et moi, le départ se fait en marchant le temps que la masse des 1700 partants s’allonge sur l’avenue d’Albigny. Après 2min nous passons enfin la ligne de départ, nous croisons Sandrine et Luc qui reçoivent en pleine figure la polaire de JL (il ne m’a pas cru quand je lui ai dit qu’il aurait vite chaud). Contrairement à il y a 2 ans, je ne me retrouve pas derrière Raph à courir comme une balle avec les 30 premiers et à me flinguer pour le restant de la course. Cette fois-ci, je suis JL à la trace. Il a un super rythme et remonte peu à peu tout le monde. Nous arrivons très vite aux Marquisats, puis à la montée menant à la Visitation. Cette montée, c’est le genre de montée où tu peux te faire exploser le cardio en 2 secondes, comme moi il y a 2 ans. Mais pas cette année, je prends le relais de JL et sans le vouloir je le distance un peu et remonte cette pente à bon allure qui me fait doubler plusieurs personnes. Bref, départ au top, JL m’a amené ici comme dans un fauteuil. Merci! Mais très vite le chemin du Périmètre au dessus de la Visitation arrive. Après quelques mètres, JL et ses cannes de 3m de long me repasse devant; je me cale tout de suite derrière lui. ça bouchonne un peu, on se fait doubler, on double, mais je ne lâche pas JL d’une semelle! On arrive alors très vite au dessus des Puisots et bientôt au Pas de l’Âne. Ces chemins je les connais par coeur, la pente diminue et après 3 petites montées, ça descend. J’accélère alors, redouble JL et lâche un peu les watts, mais sans plus. J’arrive très vite au croisement avec la route où Sandrine et Luc (et la cloche) sont là. Malheureusement à 4h du mat, ils ne sont pas trop réveillés et me remarquent à peine. Peu de temps après, au profit d’une pause technique, JL me rejoint. Là encore, je lui emboîte le pas et le suis à la trace. Malheureusement pour moi, nous sommes sur une piste, ça ne bouchonne plus: la machine JL est en marche, ça va trop vite pour moi et je ne suis pas décidé à monter dès maintenant en sur-régime: la montée du Semnoz doit se faire à l’économie et je laisse donc partir JL.

J’arrive au sommet du Semnoz à 5h50 où nous avons droit à un super lever de soleil au dessus d’une mer de nuages; le genre de lever où tu te dis que le réveil à 1h30 du mat en valait bien la peine! Je croise vite fait Sandrine et Luc, toujours pas bien réveillés qui me perdent dans le ravito (et j’apprendrai plus tard qu’ils ont loupé JL qui était 5min devant moi…). Je comptais prendre un « bon repas » à base de charcuterie, de fromage, de banane et de coca. Malheureusement il n’y a pas de charcuterie, le fromage est une super tome des Bauges, mais elle est un peu lourde à manger. Je mange un peu et prend un petit stock dans le sac. Je ne le sais pas encore, mais je commets ma première erreur: il aurait fallu que je mange bien plus et que je prenne plus de fromage dans mon sac. Mais là, il est 5h50, mon planning « au mieux » me faisait arriver à 6h et je suis complètement frais!

Deuxième partie: Sommet du Semnoz > Doussard

Cette deuxième partie je la connais moins bien mais je l’ai repéré il y a 3 semaines. D’abord une descente sur le col de Leschaux. La première partie est roulante, je lâche les chevaux. La deuxième partie est plus technique et en plus ce matin elle est assez glissante. Je ne descends pas trop à l’économie et laisse bien aller le corps tout en restant prudent. Résultat je fais une très bonne descente et arrive assez vite à Saint-Eustache. Saint-Eustache marque le début de la montée vers le col de la Cochette. Dans ma mémoire, il y a 3 semaines, les chemins étaient secs et il y avait 3 ou 4 vrais coups de culs. Je me souviens que j’avais aussi coulé une biele dans la dernière montée sous le col. Cette fois-ci, je me suis bien décidé à ne pas refaire la même erreur. J’essaie donc d’avancer à l’économie. Mais c’est dur, ça monte, il y a de la boue, je suis emporté par le flot de coureurs. Une descente au milieu de la montée me fait perdre complètement mes repères: où en suis-je ? Le parking ne devrait-il pas être là ? … Bref, j’arrive au col un peu vidé et m’arrête 100m plus loin pour manger (chose que j’aurais dû faire bien avant, au Semnoz). Vu que nos dossards respectent un pseudo classement international, j’en profite pour regarder ceux qui passent devant. Ici un 300, là un 1500, un 700, un, deux relayeurs, un 200, deux ou trois 400. Avec mon dossard 1221, je percute que je ne suis peut être pas à ma place et que je suis avec des traileurs bien plus forts que moi. Je redécolle vite pour faire cette traversée de la Montagne d’Entrevernes. ça bouchone bien, je pourrais essayer de doubler mais vu le niveau théorique des autres trailers et vu que je suis en avance sur mon planning, je reste sagement dans le peloton, sans forcer.

Au dessus des Maisons, le chemin s’élargit, je me remets donc à courir mais je m’aperçois que mes deux genoux commencent à couiner. Il me reste encore 50km, il faut que ça tienne, je reste donc prudent et descend plus en marchant qu’en courant. Sauf qu’aux Maisons, l’un des points de passage le plus reculé du parcours, il y a une bonne cinquantaine de personnes à t’encourager. Alors forcément, ça donne la pêche, je me remets à courir. Juste après il y a cette petite montée vers le Taillefer puis la traversée. Dans cette petite montée, je me rends compte que je n’ai plus beaucoup de jus et surtout que mon breuvage isotonic passe de moins en moins bien. J’essaie un coup de fouet à la caféine. Mais la fatigue commence à bien se faire sentir: il y a 3 semaines, j’avais déjà trouver cette traversée interminable, mais là c’est encore pis… Premier gros coup moins bien psychologique et il y a encore du chemin… Je fais le dos rond, je me mets à marcher et n’arrête pas de me faire doubler. Mais aller, le ravito de Doussard n’est pas loin et j’ai presque une demie-heure d’avance sur mon planning optimiste: je gère. Mais quand même, il est où cet Oratoire qui marque la descente sur Doussard ?!

Heureusement le voilà! Comme dans mes souvenirs, la descente est rapide et j’arrive très vite à La Thuile. Mais il reste encore ces 3 km de bitume avant le ravito! Je décide de marcher, sans chercher à trottiner, il faut maintenant commencer à penser à la suite… J’arrive au ravito à 10h15, je croise ma Doudou mais elle n’a pas le droit de rentrer dans le gymnase. Et c’est tout juste si elle a le droit de me laisser mes affaires de rechange.. Super! Il n’y a pas non plus une seule chaise pour s’asseoir mais des tables avec des coureurs dessus à n’en plus finir. Heureusement les bénévoles sont au top. Je me prend tout un stock de jambon, fromage, pain et coca, car l’estomac n’est vraiment pas au mieux. A ma grande surprise, je retrouve JL! Il est arrivé 10min avant moi et se plaint du talon d’Achille qui l’enquiquine depuis plus d’1 an. Après 20min de discussions et 3 sandwiches pour moi, il décide de repartir avec moi!

Troisième partie: Doussard > Menthon-Saint-Bernard

Nous revoilà reparti à 2, mais après à peine 300m, JL se plaint du talon et hésite encore. Je l’encourage à arrêter et m’arrête à peine (sympa le pote!) Mais du coup, JL m’emboîte le pas (un mal pour un bien ?) et arrivons ensemble au pied de la montée vers le col de la Forclaz: mon juge de paix! Cette fois-ci c’est moi qui donne le rythme dans cette montée, d’abord plutôt pentue. Mais très vite JL me passe devant. J’essaie de le suivre mais il me prend très vite 10m puis 20m: la machine JL est de nouveau en marche! Pendant les 2/3 de la montée, je garde JL à porter de vue et essaie de m’accrocher tant bien que mal. Mais de plus en plus de trailers, dont pas mal de relais, me doublent sur ce petit single track où il n’est vraiment pas aisé de doubler. J’en perds mon rythme et du même coup JL. Il n’empêche, j’avais prévu 2h pour monter au col mais 1h30 me suffisent. Tout content d’arriver au col aussi vite, j’en oubli d’admirer la vue sur le lac!

Nouveauté du parcours cette année, nous redescendons sur Montmin. Assis devant mon écran, je pensais que cette petite descente serait salvatrice et me ferait du bien. Mais aujourd’hui, sur le terrain, c’est une vraie torture: mes 2 genoux me font vraiment mal et j’ai du mal à les plier dans les descentes. C’est donc en marchant que j’arrive à la Côte, où se trouve un ravito en eau. La boisson isotonic ne passant vraiment plus, je la remplace par de l’eau fraîche et remplit un peu ma gourde. Je ne le sais pas encore, mais cette fois-ci, cet arrêt imprévu sera salvateur car il va me garantir de l’eau jusqu’à Menthon.

Arrive alors la montée vers le col de l’Aulp. Dans ma tête, cette montée c’est d’abord une traversée ascendante pour rejoindre le pied de la piste puis 4 ou 5 épingles pour atteindre le châlet de l’Aulp. Aujourd’hui, il n’y a pas de soleil, donc ma crainte du caniard n’est plus. Mais malheureusement, cette montée va être un vrai chemin de croix pour moi. De la boue qui te fait reculer à chaque pas et surtout un énorme coup de moins bien: je suis obligé de m’arrêter au milieu de la montée pour avaler tout mes salées. Et quand je repars, je ne suis pas encore rasasié… Arrivé au col de l’Aulp, j’ai une vraie faim, le genre de faim qui te fait t’arrêter au restaurant pour acheter quelque chose. Mais je n’ai pas de sous et heureusement il me reste des biscuits salés.

Arrive ensuite l’enchaînement col des Nantets – Pas de l’Aulp; enchaînement que l’on peut décomposer en une petite descente technique et trois « petits coups de cul ». La petite descente menant en contrebas du col des Nantets est bien boueuse et bien glissante. Voilà une bonne excuse pour prendre mon temps et éviter une bête chute. Le premier coup de cul menant à la buvette du col des Nantets se fait au train mais la fatigue est là et le manque d’énergie se fait bien sentir. Puis vient le deuxième coup de cul, entre les épicéas, celui qui mène au dernier, au pied du Pas de l’Aulp. L’envie de s’arrêter faire une pause est omniprésente, et je n’arrive malheureusement pas à y résister … Mais un dernier effort m’emmène enfin à ce Passage. Passé le Passage, il doit bien y avoir une vingtaine de trailers, posés à essayer de reprendre des forces. Pour ma part je m’arrête juste pour prendre des photos et repart. J’essaie de redémarrer la machine pour la descente sur l’Aulp Riant dessus mais malheureusement les jambes et les genoux ne répondent pas. Un coup d’oeil à la montre, je suis en avance sur mon planning optimiste; je décide donc de ne pas forcer et de marcher tout en essayant de récupérer un peu de force.

Certains décrivent cette descente sur Villard comme « très technique » avec sa piste pentue et rocailleuse. Pour moi, elle est tout simplement horrible. Je prends mon mal en patience et après WXXX arrive enfin au ravito d’eau de Villard. Commence alors cette longue traversée vers Menthon Saint Bernard. Il y a d’abord une petite montée, puis une petite descente et encore une montée avant une descente plus longue. Nous arrivons alors à un croisement de pistes: à droite c’est la descente, à gauche c’est un « petit coup de cul », dixit le bénévole qui m’aiguille vers cette montée. Et bizarrement, contrairement à la première impression, ce petit coup de cul va me « remettre les jambes en place ». En effet, arrivé au sommet, on part très vite sur un petit single. Et là miracle, la machine repart! Je me remets à trottiner; j’arrive à tenir une bonne cadence qui me permet même de doubler un, puis deux puis trois, puis dix, voire même vingt trailers!

Ma tête est de nouveau dans la course, et arrivé au ravito de Menthon, je n’ai qu’une envie: ne pas traîner. Malheureusement j’en oublie les bonnes manières et ne trouve rien d’autre à dire qu’un « il est où mon sac ? » à Céline venu m’accueillir… Impolitesse qui me vaudra quelques remontrances…

Quatrième partie: Menthon-Saint-Bernard > Annecy-le-Vieux

Je repars assez vite du ravito, avec un moral gonfler à bloc. C’est la dernière montée et après la descente que je pourrais limite faire les yeux fermés. Malheureusement, je vais vite d’échanter lorsque pour une raison que je n’explique pas, les organisateurs ont décidé de nous faire quitter le GR qui longue le Mont Baret pour passer un chemin de traverse. Ils nous font quitter un super single pour un single tout boueux puis un monstre coup de cul encore plus boueux. Ce coup de cul me laissera d’ailleurs des traces car une fois en haut, le coulage de biele n’est pas loin et je suis obligé de m’arrêter pour manger tous les salés que j’ai sur moi. Mais je ne suis pas encore au col des Contrebandiers et les derniers mètres m’y menant seront un vrai chemin de croix. La tête est là (car je sais qu’une fois au col le plus dur sera fait) mais les jambes sont aux abonnés absents…

J’arrive tant bien que mal au col des Contrebandiers. Il reste encore à monter, mais je connais par coeur les sections, le moral remonte et arrive tranquillement à l’ancienne gare du téléphérique. Voilà, ça y est, plus de montée, l’arrivée est juste là en dessous. Plus qu’une petite traversée vers le Mont Baron et une grosse descente et ça en sera fini. Souffrant toujours des genoux, je fais cette traversée en marchant. Arrivé au Mont Baron, je pensais pouvoir me remettre à courir. Mais entre les genoux qui coincent et les racines glissantes, je préfère marcher. D’ailleurs un traileur derrière moi tombera au moins 5 fois, chose qui engendra quelques bon jurons.

Peu avant le col du Pré Vernet, je vois d’un coup sortir Sandrine du bois! Elle est montée à ma rencontre avec ses chaussures minimalistes et n’attend qu’une chose: que je cours pour qu’elle puisse les tester! Les autres à côté la prenne un peu pour une folle mais elle a au moins le mérite de me forcer à courir. Enfin, pas tout de suite, car les genoux coincent toujours sur ces descentes pentues et rocailleuses. Mais une fois passé le col du Pré Vernet, la piste devient single, les rochers deviennent racines. Bref, un terrain idéal pour relancer la machine. Et là encore, comme au dessus de Menthon-Saint-Bernard, je retrouve mes jambes et me mets à trottiner et même à courir. Je connais presque chaque épingle, presque chaque racine de ce sentier. La fin n’est plus très loin et je me remets à doubler un, deux, trois, 10, 20 traileurs, comme si je n’avais fait que 5km et non 80km!

Arrivé au bord du lac, je ne peux plus m’arrêter et court, court, court encore. J’ai même l’impression que Sandrine n’arrive plus à me suivre! Et puis la voilà, la voilà enfin cette ligne d’arrivée où toute la famille et les amis sont là pour m’accueillir! Il y a deux ans, j’étais arrivé hors délais à Doussard, mais pas cette année!

=> la sortie sur Montagnes d’Annecy