Col de Furfande, Grand Raid du Queyras

l'arrivée sur Guillestre

l’arrivée sur Guillestre

ce matin le réveil à 4h30 est un peu compliqué: c’est tôt, trop tôt! En plus, dehors la température atteind à peine les 5°C … Bref, le réveil se fait un peu à reculons… Mais Sandrine est là pour sonner le clairon! Un petit déjeuner rapidement avalé, une conduite huum… plutôt « sportive » de Sandrine et nous voilà au départ, à Aiguilles! Le soleil n’est pas encore là et le froid est toujours là, la doudoune fait du bien. On retrouve Vincent au départ. Un peu de papotage, un thé chaud et il est déjà temps de prendre le départ!

Le départ est donné à 7h. Raph et Vincent partent devant mais ils ne sont pas si loin. Je suis avec JL et j’ai l’impression d’y aller tranquille. Raph me confirmera à l’arrivée qu’ils ne sont pas partis bien vite. Une fois sortis d’Aiguilles, nous prenons les premiers chemins en même temps que les premiers rayons de soleil nous innondent: il est déjà temps d’enlever la petite polaire. JL est là derrière, il ne dit rien, mais je le sens grimacer. Cette première partie au dessus de Château-Ville-Vieille est très roulante, idéale pour se mettre en route. La première « vraie » pente arrive enfin, pour une fois les mollets ne tirent pas, JL suis derrière, tout va bien, même si je sens que je n’irai pas bien loin si je me mettais à accélérer … Je trouve (enfin) un chemin un peu escarpé sous le col de la Crèche mais il ne dure pas. Une fois au col, malheureusement l’estomac commence déjà à me jouer des tours, une pause derrière un mélèze s’impose… JL file devant, tout à l’air de bien aller pour lui. Je ne le rejoins qu’à la fin de la descente, au pied de la dernière montée avant Souliers. J’entame cette dernière courte montée mais très vite je commence à me sentir sans jus et peine à suivre JL, qui est là juste 10m devant moi. Ce n’est qu’au sommet que je comprends: je suis en pleine hypo! Le petit déjeuner de ce matin n’était vraimen pas des plus copieux; je le paie ici. En 2min je mange toute ma réserve salée et mes chocolats: et c’est reparti! Je rejoins alors JL qui me dit que ça ne va pas. Nous entamons la descente d’abord sur une faible pente mais 100m plus loin JL décide d’arrêter: la tendinite qu’il traîne au talon d’achille depuis l’Aubrac lui fait trop mal. Zut! Pour une fois que j’arrive à le suivre! Avant de le laisser nous prenons le temps d’une petite séance photo devant ce superbe panorama. Alors que j’attaque la descente, mon hypo est maintenant un lointain mauvais souvenir et j’ai l’impression de descendre sur Souliers à mac12 sur des petits sentiers en lacets hyper roulants. A la sortie de la forêt, j’aperçois Souliers et me fais accueillir par un son de cloche et un petit point tout là bas qui a l’air de s’agiter dans tous les sens. Au « Allez Béruuuu », je comprends tout de suite que Sandrine est en pleine forme! Au ravito de Souliers, Anne et Sandrine sont là pour m’accueillir, je reçois un sms d’encouragement de doudou, Raph est à priori 8ème, les jambes sont là, tout va bien! Je ne traîne pas au ravito.

La première partie de la montée sur le lac de Souliers se fait d’abord sur une piste plutôt plate dans un environnement assez buccolique. J’arrive facilement à trottiner. Mais dès que la pente s’accentue, l’énergie vient à me manquer. Je monte à un rythme plus lent et arrive enfin au lac de Souliers dans une ambiance assez fraîche qui n’est pas pour me déplaire. Et là encore, l’estomac n’est pas au top, une nouvelle pause s’impose, cette fois sur un névé. La descente sur la Casse Déserte est presque un copier coller de la descente sur Souliers: d’abord en léger plat, puis dans les mélèzes. Et là aussi j’ai l’impression d’aller assez vite. En tout cas, assez vite pour rattraper du monde. Je traverse la route du col de l’Izoard et tout de suite, le type de chemin change: on passe du sentier hyper roulant au sentier tout en gravier avec ci-et-là quelques blocs, idéals pour se faire une cheville. J’arrive assez vite à Brunissard. Je prends le temps de m’arrêter 1min pour enlever des gravillons dans ma chaussure que je ressens au niveau de mes talons. Mais bizarrement je n’en trouve pas et les talons n’ont à priori rien. Je continue alors ma route et à la sortie de Brunissard, avant d’entamer la descente sur Arvieux, suite à ma question, une pompier me répond qu’Arvieux n’est qu’à « 10-15min » puis « 10min pas plus! ». Bizarre, dans ma mémoire c’était plus long que ça quand même! Et au final, oh que oui que c’est plus long! Les 10min devaient sans doute être le temps mis en voiture … Là je mets bien 1h pour rejoindre Arvieux. Mes talons me font de plus en plus souffrir et je commence à sérieusement manquer d’énergie. Et que ce sentier, bien que joli, est ennuyeux! ça ne monte pas, ça ne descend pas et à un croisement de chemins, plutôt que d’aller directement à Arvieux, nous nous enfonçons dans la combe Bonne et je commence à me faire rattraper! Cerise sur le gâteau, je reçois des nouvelles de JL: une photo de lui une bière à la main… Mais j’arrive enfin arrivé à Arvieux et j’ai droit au même topo: des cloches, des cris et une queue de cheval qui tourne dans tous les sens! Mais le moral n’est pas au top (il n’est pas dans les chaussettes non plus). Je m’inquiète pour mes talons. Je ne passe même pas par la case ravito, je vais directement m’asseoir sur une chaise pour regarder leur état. Et là le bilan est sans concession: une « énorme » ampoule sur chaque talon! « Ouh là là, je n’en ai jamais vu des comme ça » me dit une personne du ravito. Tu m’étonnes… Vu comme ça la suite paraît bien compromise, mais les infirmières sont formidables et celle d’Arvieux arrive à me remettre les pieds en état. Même si j’ai l’impression d’avoir des pieds momifiés… JL s’agite dans tous les sens dans le ravito pour m’amener à manger (aussi fort en course qu’en ravito ce JL!), Anne et Sandrine sont aux petits soins pour moi. Un encouragement de doudou et je repars au bout de 25 longues minutes du ravito.

À la sortie du ravito, je me dis que je suis parti pour un plan galère. Le début de la montée au col de Furfande est une route goudronnée, ce qui me permet de trottiner sur la pointe des pieds. Je commence à poser peu à peu mes talons, et au miracle! je n’ai quasiment plus mal! Les premières pentes le long du torrent de Champ la Maison se passent bien, je trouve un bon rythme. La suite se sont des singles en sous bois, hyper roulants. Mais une fois sorti de la forêt, comme pour les précédentes montées, l’énergie me manque, la lassitude me gagne. J’arrive au moral et sous une petite pluie au col de Furfande. La pause s’impose et malgré les nuages gris, le paysage offert est magnifique. J’attaque la descente sur les Granges de Furfande avec une énergie retrouvée, mais très vite les talons se rappellent à mon bon souvenir. Je suis obligé d’alterner marche et trottinement pour les économiser. Je reçois en plus un coup de téléphone de Raph, déjà arrivé: « attention au coup de cul après la descente, ne lâche pas tout! ». Ce coin est sympa et donnerait presqu’envie de s’arrêter.
Mais très vite le fameux coup de cul arrive. La montée au Col Garnier ne fait que 100m, mais elle me vide complètement! Je ne suis pas le seul à être vidé, deux trailers ont aussi les réserves bien entamées et l’un d’eux se vautre même royalement juste derrière moi; heureusement sans bobo. Nous nous encourageons mutuellement, commençons même à discuter et le col est enfin là! Un bénévole au col me propose du pain d’épice et chose magique tout repart! Sauf les talons qui me gênent vraiment dans la descente. Je laisse filer mes compagnons et la descente dans la forêt est à la fois une vraie galère et une terrible frustation. Je me sens plein d’énergie mais la pente forte me fait mal aux talons: je suis obligé de marcher et j’avance à 2 à l’heure… Mais c’est sans doute un mal pour un bien, car une fois sur la piste forestière, sur une pente plus douce, j’arrive à relancer et à trottiner: après plus de 40km je ne pensais pas que j’en serais encore capable! Mais au changement de versant, après la traversée du torrent de la Valette, le chemin remonte. Et comme depuis le départ, plus de jus! Heureusement, une piste forestière bien roulante est vite là, je me remets à trottiner voire même courrir et rattrape mes compagnons croisés au col Garnier. Une fois le dernier ravito à Gros passé, nous avons droit à une bonne route goudronnée (« tu vas pas aimer », me disais Raph au téléphone). Effectivement, d’habitude je n’aime pas, mais là, ça passe tout seul même si une route en bitume est toujours longuet. Une fois la route terminée, la descente continue sur un petit single en plein caniard: les talons me font un peu mal, mais je lâche tout. Et tout d’un coup, à la sortie d’un virage, je me retrouve nez à nez avec 4 furieux dans une voiture plantée en plein milieu de la route: Sandrine, Anne, Raph et JL … à priori tout autant surpris que moi de se retrouver. Ils ne vont plus me lâcher jusqu’à l’arrivée et c’est au son de cloche et autres cris qu’ils me poussent dans ce dernier coup cul au dessus du Guil. Chose qui m’aide énormément pour atteindre Guillestre et son arrivée.

La ligne d’arrivée franchie, après plus de 50km, je me surprends à me dire que j’aurais bien fait quelques kilomètres de plus… Au final, à part les talons et l’arrêt de JL, ce fut un super trail, vraiment bien organisé pour une première édition et terminé autour d’une super paëlla. Et cerise sur le gâteau (même si mes tympans en ont pris un coup, merci Sandrine…), Vincent et Raph terminent sur le podium! le plus gros bouquetin revenant à Raph!

 

=> la sortie sur Montagnes d’Annecy

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